L’appâtage…
Le futur de la chasse au Québec, pourquoi attendre?
La plupart des chasseurs croient encore, à tors, qu’un appât constitué de pommes, carottes ou maïs, est quelque chose d’irrésistible pour le chevreuil. Je laisse ce sujet pour une autre chronique, mais la question que je me pose est la suivante : Quelles méthodes de chasse tous ces chasseurs utiliseraient, advenant l’abolition de l’appâtage? J’amène ce sujet car c’est une situation plus que probable dans les prochaines années. Une adaptation graduelle des chasseurs en leur proposant d’autres solutions, qui selon moi sont plus efficaces, faciliterait la transition et minimiserait l’impact financier pour l’industrie et le gouvernement.
L’interdiction de l’appâtage ???
Pourquoi le ministère ferait une telle chose? La réponse est simple. Pour protéger les cervidés, les animaux de bétail, les vaches laitières et la population…Mais de quoi?
La maladie débilitante chronique (MDC), soeur de la maladie de la vache folle se déplace depuis maintenant une trentaine d’annnées. Au Canada, la MDC a été identifiée dans l’ouest du pays en 1996, d’abord chez les cerfs d’élevage, puis en 2000 chez les cerfs en liberté en Saskatchewan. En 2004, un regroupement d’experts canadiens estimait que cette maladie devait devenir une priorité pour les gestionnaires publics et privés des cervidés en liberté en Amérique du Nord, qu’elle justifiait un gros effort de recherche et de suivi.
Dans les années 2000-2010, des outils et stratégies de détection, de contrôle et de prévention ont été développés, dont dans les zoos et élevages, mais qui semblent encore insuffisants pour éradiquer la maladie. Elle se déplace de façon horizontale et touche maintenant le Manitoba…
Cette maladie bien connue aux États-Unis, semble très loin de nous, mais n’est pourtant qu’à quelques kilomètres de chez nous. L’Ontario étudie le cas attentivement et nous pourions voir l’interdictionde l’appâtage, sous une certaine forme, entrer en vigeur très bientôt. Bien qu’il ne soit pas encore prouvé que la maladie puisse s’attaquer aux animaux de ferme, la souche est tellement similaire à celle de la vache folle que les chercheurs et spécialistes craignent qu’elle évolue en ce sens. C’est une maladie très jeune, connue depuis moins de 40 ans, elle évolue très rapidement. Depuis plusieurs années maintenant, des programmes existes dans dix états surtout du nord-est, nord-ouest et centre des états-unis, afin d’éliminer ou du moins ralentir cette maladie. Tous sont d’accord pour dire que la meilleure façon d’éviter le pire est de limiter les regroupements de cerfs sur une source de nouriture “à partager.”De cette façon, les cerfs atteints ont moins de risque de transmettre la maladie aux autres cerfs. La MDC se transmet par la salive et le sang. Donc vous comprendrez que les sites d’appâtages et les salines deviennent des zones à hauts risques et que la dernière chose que nous voulons en tant que chasseurs, est bien de tuer nos chevreuils à petit feu. Déjà que nous avons des hivers rigoureux et de la prédation, nous avons avantage à aider notre population de chevreuils et non le contraire. Mon cris du coeur : N’attendez pas que le gouvernement vous l’impose, commencez à utiliser d’autres outils et prévenez le pire.
L’alternative à l’appâtage.
Au cours des dernières années, je me suis intéressé et dédié à trouver des méthodes de chasse et d’aménagements afin d’obtenir plus de succès. Ce que je recherchais surtout, était de voir plus de chevreuils afin de pouvoir être plus sélectif. Il est facile de dire aux chasseurs d’être plus sélectifs et de laisser passer les jeunes individus… Mais quand ces mêmes chasseurs pensent qu’ils ne verront peut-etre que 1 ou 2 chevreuils durant la période de chasse, ça ne fait pas de sens. J’en suis donc venu à la conclusion logique que si les chasseurs sont confiants de voir plus de chevreuils, ils leur sera plus logique d’en laisser passer quelques uns afin d’obtenir un meilleur résultat cette saison et pour les saisons à venir.
Comment y parvenir?
La première méthode ne s’applique pas à tous les chasseurs, vous aurez besoins d’être propriétaire ou d’avoir une bonne entente avec le propriétaire de la ou les terres dont vous disposez. L’aménagement de l’habitat, est selon moi la solution pour avoir plus de chevreuils et mieux prévoir leurs déplacements. L’aménagement ne signifie pas simplement de planter de la nourriture. En fait, plusieurs des projets sur lesquels je travail, n’ont pas de champs nourriciers. Qu’on utilise ou pas, un ou des champs nourriciers, ne change pas le fait que toutes les terres nécessitent des coupes forestieres partielles par secteur. Vous pouvez créer un habitat de grande qualité sur presque toutes terres privés du territoire habité du québec… Même les forêts qui n’abritent que très peu de chevreuils en ce moment. En fait, les forêts qui n’ont pas subis de pression de chasse depuis plusieurs années faute de ne pas y trouver assez de signes, sont souvent ceux qui ont le plus de potentiel d’aménagement pour la chasse… En plus de voir plus de chevreuils, ils seront plus en santé et vivront dans un habitat naturel de choix!
L’autre partie de la solution est d’apprendre à bien reconnaitre les endroits clés pour les chevreuils: les zones de nourritures selon les saisons, les zones de repos des femelles selon les saisons et les vents, les zones de repos des mâles, les corridors empruntés par les femelles entre les zones de repos et les sources de nourriture, les axes de déplacements des mâles selon les vents et les changements de ces axes lorsque le rut se manifeste…. Par contre, approfondir ces connaissances nécessite du temps et l’engagement du chasseur. La plupart des chasseurs n’y mettent pas le temps ou ne concentrent pas leurs efforts aux bons endroits. De plus, il est facile de ruiner tous les efforts en ne choisissant pas les bons accès, en ayant un mauvais controle des odeurs humaines ou de chasser sans se soucier de la direction du vent… Pour avoir du succès en utilisant uniquement cette derniere méthode, vous devez disposer d’un exellent territoire au départ, d’une grande superficie qui vous offre plusieurs possibilités selon le vent et un plan bien établi au préalable.
Par conséquent, si vous ne disposé pas d’une grande superficie, il vaudrait mieux aménager votre terre en plus d’optimiser vos connaissance et votre approche de celle-ci. Si c’est le temps qu’il vous manque, ou ne savez juste pas par où commencer, faites appel à un professionel en aménagements!